Le président américain a salué le changement de Premier ministre opéré lundi à Bagdad.
La mobilisation
devient générale contre les djihadistes de l’Etat islamiste (EI). Alors
que les frappes aériennes américaines ont permis aux combattants kurdes
de reprendre possession de la ville de Makhmur, les Européens vont
étudier la possibilité d’armer ces mêmes Kurdes.
Le fait du jour est certainement la destitution du
Premier ministre irakien. Bagdad cherche à tourner la page du très
contesté Nouri al-Maliki, accusé d’avoir conduit le pays au bord du
gouffre avec sa politique d’exclusion de la minorité sunnite et son
autoritarisme.
Obama salue la nomination d’un nouveau Premier ministre
Le président américain Barack Obama a d’ailleurs
salué la nomination d’un nouveau Premier ministre, Haïdar al-Abadi.,
appelant de ses vœux une transition pacifique vers un gouvernement qui
représente toutes les composantes de la société.
«Aujourd’hui, l’Irak a fait un pas en avant prometteur»,
a affirmé M. Obama qui a précisé qu’il avait promis son «soutien» au
nouveau Premier ministre, Haïdar al-Abadi. Pour Nouri al-Maliki, la
nomination de son successeur constituait une violation de la
Constitution, et vivement dénoncé le rôle de Washington dans sa mise à
l’écart.
Il a souligné la nécessité de former, aussi rapidement que possible, un gouvernement «qui représente les intérêts légitimes de tous les Irakiens et qui puisse unir le pays dans la lutte contre l’Etat islamique».
Réaffirmant une nouvelle fois qu’il n’y avait «pas de solution militaire américaine» à la crise que traverse l’Irak, M. Obama a souligné que les nouveaux dirigeants irakiens auraient la lourde tâche de «regagner la confiance» du peuple.
M. Obama, qui a déclenché vendredi des frappes
aériennes contre les djihadistes ultra-radicaux de EI dans le nord de
l’Irak, a refusé de donner un calendrier précis de l’implication
américaine, soulignant qu’elle était étroitement liée à la mise en place
d’un gouvernement crédible à Bagdad.
L’Union européenne, la Grande-Bretagne, la France et
l’ONU ont aussi félicité Haïdar al-Abadi qui a désormais 30 jours pour
former un gouvernement appelé à inclure toutes les forces politiques du
pays.
Les Etats-Unis ne veulent pas étendre leurs frappes aériennes
Le Pentagone a assuré qu’il ne comptait pas étendre
ses frappes aériennes hors de la région du nord de l’Irak où ses forces
aériennes visent les combattants de l’Etat islamique.
Depuis que le président Barack Obama les y a autorisés jeudi, les chasseurs et drones américains «ont effectué 15 frappes aériennes»
contre les insurgés de l’Etat islamique, a déclaré le général William
Mayville, un haut responsable du département américain de la Défense,
lors d’une conférence de presse, sans toutefois préciser les dommages
occasionnés aux combattants.
«Nous n’avons pas projet d’étendre la campagne actuelle au-delà des opérations de défense actuelles», a-t-il dit.
Il a estimé entre 50 et 60 le nombre de missions
effectuées chaque jour par les appareils américains au-dessus du nord de
l’Irak, en additionnant les missions humanitaires et les frappes
aériennes.
«Les frappes ont contribué à freiner l’avance des forces de l’Etat islamique autour de Sinjar et dans l’ouest d’Erbil»,
la capitale du Kurdistan irakien, a expliqué le général Mayville,
soulignant qu’il s’agissait en premier lieu de défendre le personnel
diplomatique américain en poste à Erbil.
Les frappes aériennes sont accompagnées de largages
humanitaires destinés aux dizaines de milliers de chrétiens et Yazidis
pourchassés par les insurgés sunnites. Le Pentagone et les forces
britanniques ont ainsi parachuté environ 60.000 litres d’eau et 75.000
repas aux réfugiés, selon le haut gradé américain.
Didier Reynders est favorable à l’intervention américaine
Didier Reynders a apporté dans un communiqué son
soutien aux opérations menées par les États-Unis. Le ministre des
Affaires étrangères en affaires courantes a appelé à un appui du Conseil
de sécurité des Nations unies envers ces actions. « Pour attester
de l’engagement le plus grand de la communauté internationale face à de
telles atrocités commises par les terroristes de l’État islamique en
Irak et au Levant (EIIL), un soutien du Conseil de sécurité des Nations
Unies renforcerait encore davantage la détermination internationale à
prévenir un génocide ».
Celui-ci dit encore soutenir les processus démocratiques en Irak, et en particulier la « formation rapide d’un nouveau gouvernement qui permettra d’assurer la protection de toute la population dans le pays ».
Avant de conclure « la situation actuelle (en Irak)
démontre que l’aide humanitaire doit faire partie intégrante de la
politique étrangère plutôt que d’être exclusivement sous la tutelle de
la coopération au développement »
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