lundi 11 août 2014

Quand Alliot-Marie ose faire la leçon à Fabius !

MAM ne manque pas de culot. Interrogée ce matin sur France Inter, l'ex-ministre des Affaires étrangères de Nicolas Sakozy a affirmé sans sourciller que "ces derniers temps", la "diplomatie française" avait "toujours un temps de retard". "Ces derniers temps" ? Il est vrai que lors de son (bref) passage au quai d'Orsay, Michèle Alliot-Marie a offert au monde le visage d'une véritable visionnaire de la géopolitique... 

 

 «On a toujours un temps de retard dans la diplomatie française ces derniers temps ». La sentence (à écouter à 2'45'' ci-dessous) , sortie sans vergogne de la bouche de l’ancienne ministre des affaires étrangères, Michèle Alliot-Marie, est savoureuse quand on sait combien l’ancienne locataire du quai d’Orsay avait elle-même été à la pointe des révolutions arabes.   

 
Invitée de la matinale de France Inter aujourd’hui, MAM commente, par téléphone, l’action de l’actuel chef de la diplomatie française, Laurent Fabius, qu’elle accuse d’agir en « agita[teur] médiatique » après un voyage « éclair » effectué en Irak, où le ministre s’est rendu ce week-end afin de superviser l’aide alimentaire apportée par la France. 


Fière d’une formule visiblement toute préparée, Michèle Alliot-Marie déroule un réquisitoire sans appel. Intransigeante avec les autres, MAM est toutefois plus clémente avec elle-même. Car si la France a « un temps de retard » en Irak, elle était en effet très en avance quand elle proposait à la Tunisie, en janvier 2011, le « savoir faire français » en matière de maintien de l’ordre alors qu’éclatait la révolution tunisienne qui a destitué feu dictateur Ben Ali.
 
Aux commandes du quai d'Orsay, l’ancien va-tout chiraquien de Nicolas Sarkozy avait, à l’époque, essuyé de nombreuses critiques. Une « cabale » selon l’intéressée. Des révélations qui mettront surtout en lumière les liens noués entre Michèle Alliot-Marie et l’establishment tunisien, dont Ben Ali, avec lequel l’ancienne ministre s’était entretenue par téléphone  quelques semaines seulement avant la chute du clan, à l’occasion d’un séjour en Tunisie fin 2010.
 
Pis : au moment où s’immole par le feu le modeste vendeur de fruits et légumes Mohamed Bouazizi, au moment même où les poches de contestation se multiplient et bouleversent le pays, Michèle Alliot-Marie fait tranquillement affaire, en compagnie de ses parents et d'un certain Aziz Miled. Une rencontre « fortuite » se défend MAM même si la petite famille s'est déplacée, pour l'occasion, dans le jet privé du dit homme d'affaire. Ejectée alors du gouvernement, Michèle Alliot-Marie s'est depuis refait une santé. En retard en 2011, elle semble cette fois bien en avance pour préparer son entrée au gouvernement en 2017...
 
Source :
Marianne :: Lien

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