Les États-Unis ont soutenu Israël sans réserve depuis sa fondation en
1948. Selon un accord entre les deux pays, devenu une loi aux
Etats-Unis, les américains se sont engagés à préserver la supériorité
stratégique et militaire d'Israël par rapport aux autres pays du
Moyen-Orient. De 1949 jusqu'à aujourd'hui, les Etats-Unis ont fourni à
Israël près de 122 milliards de dollars d'aide, calculés sur une
référence de dollars fixes.
En comptant l'aide à Israël en dollars de 2003, de 1949 à 2003 les
États-Unis ont fourni à Israël 140 milliards de dollars d'aide
militaire, aide qui a augmenté depuis 2003. L'engagement annuel de base
pour Israël est de 3,1 milliards de dollars, ce qui est beaucoup plus
que l'aide militaire qui a été donnée à n'importe quel autre pays dans
le monde et ce chiffre qui est un euphémisme cache une variété de
crédits supplémentaires et d'autres avantages accordés uniquement à
Israël.
En effet, les États-Unis ont subventionné les agressions d'Israël en
ignorant la législation d'assistance militaire qui incite à refuser une
telle aide aux pays qui ne se défendent pas ou ne sont pas en conformité
avec le droit international.
L'administration Obama a même augmenté l'aide à Israël par son
recours à divers crédits spéciaux. Plus récemment, le Congrès a accordé
225 millions de dollars supplémentaires pour la poursuite du
développement du système de défense Dôme de fer/
Le Sénat américain a même adopté une résolution selon laquelle si
Israël attaque à l'avenir des sites nucléaires de l'Iran, défiant le
droit international, les États-Unis se verront dans l'obligation d'aider
Israël. Il se lit en partie: "Si le gouvernement d'Israël est
obligé de prendre des mesures militaires en état de légitime défense
contre le programme nucléaire de l'Iran, le gouvernement des États-Unis
devra se joindre à Israël et fournir, conformément à la loi des
États-Unis et la responsabilité constitutionnelle du Congrès d'autoriser
l'utilisation de la force militaire, un soutien diplomatique,
militaire, économique au Gouvernement d'Israël dans la défense de son
territoire, de son peuple et de son existence".
Bien sûr, leur langage écrit "légitime défense" mais on entend :
toute mesure prise par Israël qui est présumée défensive, conforme ou
non au droit international, qui limite ses revendications à des
situations de réponses prévenant des attaques armées.
Parmi les nombreuses résolutions du Conseil de sécurité qui visent à
critiquer ou condamner Israël pour ses actions contre les palestiniens,
presque toutes ont été rejetées par les Etats-Unis. En fait, le
gouvernement américain s'oppose à pratiquement toutes les résolutions
approuvées par n'importe quel organe de l'ONU, y compris celui du
Conseil des Droits de l'Homme (CDH) si elle est considérée comme
critique d'Israël. Cela inclut même des initiatives visant à créer des
commissions d'enquête pour déterminer si des accusations de crimes de
guerre sont bien fondés.
Quand Israël attaque le peuple palestinien sans défense et
complètement vulnérable, les États-Unis justifient une telle intensité
de violence disproportionnée en la qualifiant d'auto-défense, font
obstacle à la délivrance d'un appel de l'ONU pour un cessez-le-feu
immédiat, donnent une aide diplomatique et matérielle ainsi que tout
confort à Israël pour ses agressions du début à la fin.
Après que l'enquête "Rapport Goldstone" sur les crimes de guerre
d'Israël à Gaza en 2008-2009 a été approuvé par le CDH, les Etats-Unis
et Israël sont intervenus avec succès auprès du Secrétaire Général pour
l'inciter à exhorter la non-mise en œuvre du rapport en ce qui concerne
la responsabilité d'Israël pour ces crimes de guerre. Le gouvernement
américain a également utilisé son influence pour empêcher même la
discussion de ce rapport important dans le Conseil de Sécurité. Quand
récemment, le CDH a approuvé une résolution visant à enquêter sur les
crimes de guerre d'Israël à Gaza, les États-Unis ont émis le seul vote
négatif.
Amnesty International a signalé que les preuves d'attaques
systématiques par les forces militaires israéliennes sur les écoles et
les hôpitaux de Gaza au cours de la guerre actuelle sont accablantes.
Elles comprennent comme cibles des civils qui ont cherché refuge sous
les attaques israéliennes dans les écoles des Nations Unies et d'autres
bâtiments portant le logo de l'ONU.
Human Rights Watch a fait état de preuves de tirs intentionnels sur
des palestiniens qui fuyaient leurs maisons, même après qu'ils avaient
reçu l'ordre de le faire par l'armée israélienne, et a déclaré un tel
comportement comme étant un crime de guerre.
Nous ne pouvons comprendre cette tendance partisane de la politique
américaine envers Israël qu'en tenant compte de l'effet de levier exercé
sur le gouvernement par le lobby redoutable et bien connu travaillant
pour le compte d'Israël. L'ancien président Jimmy Carter et l'ancienne
présidente d'Irlande et ex-chef du CDH Mary Robinson ont condamné cette
unilatéralité de la politique américaine envers Israël et le Hamas,
insistant sur le fait que dans un premier temps Israël mette fin
immédiatement et sans conditions au blocus de Gaza, permettant à la
population d'avoir enfin un semblant de vie normale.
La politique américaine envers Israël a eu des conséquences désastreuses:
Elle a complètement discrédité l'affirmation du gouvernement
américain à agir comme un arbitre impartial entre Israël et les
Palestiniens.
La haine et le ressentiment envers les États-Unis ont augmenté dans
toute la région, non seulement en raison de son soutien aveugle à Israël
mais aussi à cause de ses attaques militaires contre l'Irak, la Libye,
en Afghanistan, et les attaques de drones au Pakistan, au Yémen, en
Somalie et ailleurs .
Selon un sondage réalisé juste avant la guerre actuelle, 85% des
Egyptiens et des Jordaniens, 73% des Turcs, et 66% des Palestiniens
voient les Etats-Unis d'un oeil défavorable, tandis que 84% des
Israéliens ont une opinion positive des Etats-Unis.
Ce qu'Israël a fait dans la région avec le soutien des Etats-Unis a
grandement contribué à la croissance de l'extrémisme et de la discorde
dans tout le Moyen-Orient. Si ces politiques ne sont pas révisées,
encore plus de chaos, de violence extrémiste, d'effusions de sang et de
dévastations sont susceptibles d'émerger à l'avenir.
Le Moyen-Orient et l'Afrique du Nord ont été instables pendant des
décennies et les conséquences de l'intensification de l'instabilité sont
propagées vers d'autres régions et met en danger la paix mondiale.
Ces politiques de soutien inconditionnel à Israël vont à l'encontre
des intérêts nationaux des États-Unis. Le conflit israélo-palestinien
est la mère de tous les problèmes du Moyen-Orient. Israël a sapé tous
les efforts pour trouver une solution pacifique par le biais de la
diplomatie. Il a rejeté à la fois l'initiative arabe de 2002 et la
feuille de route proposée par le Quartet - Etats-Unis, Russie, Union
européenne et ONU - qui exigent qu'Israël se replie sur ses frontières
d'avant 1967 avec l'espoir qu'un Etat palestinien souverain et
indépendant émerge.
Ce qui est exigé d'Israël comme condition préalable à la paix -
prévues par la Résolution 242 du Conseil de Sécurité et réaffirmé depuis
son adoption à l'unanimité en 1967 - bénéficie d'un soutien dans le
monde entier. Il doit être entendu que la fin de l'occupation des
territoires palestiniens n'est pas en soi suffisante pour parvenir à une
paix durable. Il est également d'une importance capitale qu'un
arrangement reconnaisse les droits de plusieurs millions de réfugiés
palestiniens qui ont été expulsés par la force depuis de nombreuses
années par Israël, notamment durant la dramatique Nakba de 1948, la
catastrophe nationale palestinienne.
De sérieuses questions se posent aussi en ce moment quant à savoir si
la solution à deux Etats est un objectif viable et souhaitable, et si
elle ne l'a jamais été. La question de l'autodétermination du peuple
palestinien comme le fondement approprié pour une juste paix durable est
plus ouvert au débat et à la réflexion en 2014 que jamais auparavant.
L'expansionnisme d'Israël a mis le consensus international de deux États
en question, et la communauté internationale, ainsi que des
représentants du peuple palestinien doivent maintenant envisager de
nouvelles façons de parvenir à une paix juste pour les deux peuples, qui
ne peuvent être réalisées sans respecter les droits des Palestiniens.
Nous croyons qu'une étape cruciale dans cette direction est la
reconnaissance largement répandue selon laquelle Israël est devenu un
Etat hors la loi, et que les ajustements appropriés à cette réalité
doivent être mis en oeuvre.
Traduction Rochelle Cohen pour Agence Info Libre
LE WERWOLF
Agence Info Libre :: Lien
Article original : http://sabbah.biz/mt/archives/2014/08/22/us-israels-servant/
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