vendredi 29 août 2014

A Gaza, le difficile chantier de la reconstruction




La bande de Gaza entame sa recons­truction après 50 jours de conflit, le plus meur­trier et le plus des­tructeur depuis le début de l’occupation israé­lienne en 1967. L’accord conclu entre Israël et les auto­rités palestiniennes permet l’ouverture de points de passage pour l’arrivée de vivres, matériel médical et tout ce qui peut per­mettre de réparer les sys­tèmes d’eau, d’électricité et de télé­phonie mobile très endom­magés à Gaza. Mais la grande inquiétude reste la recons­truction des logements. 


« La tâche est énorme », pré­vient Sal­vatore Lom­bardo, porte-​​parole à Jéru­salem de l’UNRWA, l’office de secours et de travaux des Nations unies. En 50 jours, les frappes israé­liennes ont fait cinq fois plus de dégâts que lors du dernier conflit de 2009. La grande urgence pour l’instant est de recons­truire les 60 000 maisons endom­magées pour per­mettre à un demi-​​million de déplacés de retrouver un toit. Mais aussi de déminer des lieux encore infestés d’explosifs.

Or pour rebâtir ces murs délabrés, il faut du matériel de construction. Et Israël en interdit tou­jours l’importation d’un certain nombre. Pour Sal­vatore Lom­bardo, la question de ces impor­ta­tions est un point crucial des pro­chains pour­parlers qui auront lieu au Caire d’ici un mois. « Si les condi­tions restent telles qu’elles étaient lors du blocus, nous avons calculé qu’il fau­drait 20 ans pour la recons­truction de Gaza. Il faut donc voir dans le détail quelles seront les condi­tions, surtout dans la rentrée du matériel de construction à Gaza », explique-​​t-​​il.

Les Nations unies pointent éga­lement le dif­ficile accès à l’eau potable et à l’électricité. Un pro­blème qui, selon Sal­vatore Lom­bardo, ne doit pas seulement être réglé à court terme :

« L’électricité à Gaza, c’était six heures par jour. Si le réseau élec­trique peut être rétabli, il y a une chance que dans un temps assez bref on puisse passer de six à neuf heures, puis à dix heures… Mais le vrai pro­blème est celui de la recons­truction de la cen­trale élec­trique qui a été très endom­magée par cette guerre. Pour l’eau, c’est la même chose. Dans cer­taines parties de Gaza, il faut entiè­rement recons­truire le réseau. Et cela prendra cer­tai­nement quelques semaines. Mais d’après les pro­nostics, Gaza se retrouvera sans eau dans quatre-​​cinq ans. Il faudra donc trouver une façon dif­fé­rente pour l’approvisionner en eau. »

Plus de la moitié des Gazaouis sans maison sont actuel­lement logés dans les écoles de l’ONU, ce qui retarde la rentrée des classes qui devait avoir lieu dimanche dernier. La recons­truction sera longue, mais aussi coû­teuse. Les Nations unies comptent sur les pays voisins et l’Union euro­péenne pour régler la facture, évaluée pour l’instant entre 4 et 6 mil­liards d’euros.




LE WERWOLF



 
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