La bande de Gaza entame sa reconstruction après 50 jours de conflit, le plus meurtrier et le plus destructeur depuis le début de l’occupation israélienne en 1967. L’accord conclu entre Israël et les autorités palestiniennes permet l’ouverture de points de passage pour l’arrivée de vivres, matériel médical et tout ce qui peut permettre de réparer les systèmes d’eau, d’électricité et de téléphonie mobile très endommagés à Gaza. Mais la grande inquiétude reste la reconstruction des logements.
« La tâche est énorme », prévient Salvatore Lombardo, porte-parole à Jérusalem de l’UNRWA, l’office de secours et de travaux des Nations unies. En 50 jours, les frappes israéliennes ont fait cinq fois plus de dégâts que lors du dernier conflit de 2009. La grande urgence pour l’instant est de reconstruire les 60 000
maisons endommagées pour permettre à un demi-million de déplacés de
retrouver un toit. Mais aussi de déminer des lieux encore
infestés d’explosifs.
Or pour rebâtir ces murs délabrés, il faut du matériel de
construction. Et Israël en interdit toujours l’importation d’un certain
nombre. Pour Salvatore Lombardo, la question de ces importations
est un point crucial des prochains pourparlers qui auront lieu au
Caire d’ici un mois. « Si les conditions restent telles qu’elles
étaient lors du blocus, nous avons calculé qu’il faudrait 20
ans pour la reconstruction de Gaza. Il faut donc voir dans le détail
quelles seront les conditions, surtout dans la rentrée du matériel de
construction à Gaza », explique-t-il.
Les Nations unies pointent également le difficile accès à l’eau
potable et à l’électricité. Un problème qui, selon Salvatore
Lombardo, ne doit pas seulement être réglé à court terme :
« L’électricité à Gaza, c’était six heures par jour. Si le réseau
électrique peut être rétabli, il y a une chance que dans un temps assez
bref on puisse passer de six à neuf heures, puis à dix heures… Mais le
vrai problème est celui de la reconstruction de la centrale
électrique qui a été très endommagée par cette guerre. Pour l’eau,
c’est la même chose. Dans certaines parties de Gaza, il faut
entièrement reconstruire le réseau. Et cela prendra certainement
quelques semaines. Mais d’après les pronostics, Gaza se retrouvera sans
eau dans quatre-cinq ans. Il faudra donc trouver une façon
différente pour l’approvisionner en eau. »
Plus de la moitié des Gazaouis sans maison sont actuellement logés dans les écoles de l’ONU,
ce qui retarde la rentrée des classes qui devait avoir lieu dimanche
dernier. La reconstruction sera longue, mais aussi coûteuse. Les
Nations unies comptent sur les pays voisins et l’Union européenne pour
régler la facture, évaluée pour l’instant entre 4 et 6 milliards d’euros.
LE WERWOLF
Agence France Palestine Solidarité :: Lien
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