La directrice générale du Fonds monétaire international (FMI), Christine Lagarde, mise en examen, exclut pour l'instant de démissionner.
Interrogée par l’AFP pour savoir si elle entendait démissionner du
FMI, l’ancienne ministre française de l’Economie a répondu: «non». «Je
retourne travailler à Washington dès cet après-midi», a-t-elle précisé.
Mme
Lagarde a été entendue mardi pour la quatrième fois --pendant plus de
15 heures-- par les magistrats de la Cour de justice de la république
(CJR), instance habilitée à enquêter sur les membres du gouvernement
pour les faits commis dans l’exercice de leur fonction.
«La
commission d’instruction de la CJR a décidé ma mise en examen sur le
fondement d’une simple négligence», a-t-elle annoncé mercredi matin à
l’AFP au cabinet de son avocat, Me Yves Repiquet. «Après trois années
d’instruction, des dizaines d’heures d’audition, la commission s’est
rendue à l’évidence que je n’avais été complice d’aucune infraction et a
donc été réduite à alléguer que je n’aurais pas été suffisamment
vigilante lors de l’arbitrage opposant la société CDR au liquidateur du
groupe et des époux Tapie», a-t-elle ajouté. «J’ai demandé à mon avocat
d’exercer tous les recours contre cette décision que je considère comme
totalement infondée», a-t-elle poursuivi.
L’affaire porte sur la
sentence arbitrale de 2008 qui avait octroyé quelque 400 millions
d’euros à Bernard Tapie -dont 45 millions d’euros au titre du préjudice
moral- pour clore le long litige qui opposait l’homme d’affaires au
Crédit Lyonnais sur la revente d’Adidas. Dans le volet non-ministériel
du dossier, cinq personnes ont été mises en examen pour «escroquerie en
bande organisée», dont M. Tapie ou encore l’ex-directeur de cabinet de
Mme Lagarde à Bercy et actuel PDG de l’opérateur téléphonique Orange,
Stéphane Richard.
Les juges cherchent à déterminer si cette
sentence est le fruit d’un «simulacre» d’arbitrage organisé avec l’aval
du pouvoir de l’époque. Mme Lagarde avait pour sa part été placée en mai
2013 sous le statut de témoin assisté, statut intermédiaire entre celui
de simple témoin et celui de mis en examen. Le FMI l’a depuis toujours
assurée de son soutien.
Elle est désormais mise en examen pour
«négligence», un délit passible d’un an d’emprisonnement et 15.000 euros
d’amende. Il lui est notamment reproché de ne pas avoir introduit de
recours contre l’arbitrage une fois qu’il a été rendu
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