Tout au long de la campagne contre Gaza, aucun des deux partis principaux de gauche, qui se prétendent par ailleurs défenseurs des droits de l’homme sans distinction d’origine, ne prononce la moindre critique contre le génocide perpétré par le Tsahal contre la population civile.
S’il était question de différence idéologique entre la gauche et la
droite sioniste en Israël, la guerre contre Gaza n’a laissé aucun doute
quant à sa ténuité. Le soutien politique et culturel de la gauche
sioniste au génocide des Gazaouis a rivalisé avec celui de la droite
aussi bien laïque que religieuse tout au long de l’offensive "Haie de
protection".
Certaines élites de droite ont semblé même plus modérées que celles
de gauche. Quand Tsahal [l’armée d’occupation] entamait son offensive
terrestre, après deux semaines de bombardement sur Gaza, Yitzhak Herzog,
le chef du parti travailliste, écumait les plateaux de télévisions
occidentales pour défendre les actions de l’armée israélienne. L’unique
critique qu’il trouvait à l’encontre de la droite au pouvoir est qu’elle
était incapable de créer des alliances stables avec les états arabes de
la région afin de changer la carte politique à Gaza en évinçant le
Hamas.
Quant au parti d’extrême gauche réputé sioniste, le Meretz, ses
positions ne se distinguent point de celles du parti travailliste. Ce
parti a refusé de participer aux manifestations à Tel-Aviv contre le
massacre à Gaza organisée par la modeste gauche non-sioniste qui œuvre
contre l’occupation, et a tenu à publier des communiqués de soutien à la
campagne militaire en cours.
La chef de file du Meretz à la Knesset, Zahava Gal-on, ne trouve
comme seul reproche à Netanyahou que son manque de fermeté politique
afin de réinstaller le Fatah à Gaza. Son ainé, Haim Oron, un autre cadre
du Meretz et membre de la Knesset, se vante, lors d’un entretien avec
le quotidien Haaretz le 14/08, que certains de ses enfants et
petits-enfants participent à la guerre contre Gaza.
Il ne semble ressentir aucune contradiction entre adopter la
philosophie de gauche et faire participer ses enfants et petits-enfants à
un génocide contre des civils. Il va même jusqu’à stigmatiser la gauche
non-sioniste quand elle appelle à refuser le service militaire pour
"causes morales" suite aux crimes de l’occupation. Il considère que les
non-sionistes franchissent ainsi la ligne rouge !
Certaines élites de gauche sont allées jusqu’à reprocher au
gouvernement de droite sa "mollesse" et de ne pas tirer profit de la
supériorité de Tsahal face au Hamas pour intensifier les frappes sur
tout le territoire de Gaza et en finir une fois pour toute.
Michael Bar-Zohar, ancien député travailliste, attaque violemment
Netanyahou pour avoir accepté les négociations indirectes avec le Hamas.
Dans un article de Yediot Aharonot datant du 24/08, il va encore plus
loin en insistant sur la nécessité de ne pas arriver à un accord de
cessez-le-feu avec le Hamas afin que la guerre continue jusqu’à
l’anéantissement total de cette organisation.
Dans le cas contraire, estime-t-il, le Hamas usera encore d’armes non
conventionnelles pour atteindre de plus en plus l’intérieur d’Israël.
En outre, il refuse catégoriquement de parier sur l’engagement du
Conseil de sécurité des Nations Unies ou toute initiative internationale
pour assurer le désarmement du Hamas à Gaza, et estime que ce but ne
pourra être atteint que par l’action militaire ferme.
Dans une tribune du Makor Rishon du 24/08, certains cadres du parti
travailliste vont jusqu’à traiter Netanyahou de "lâche" après avoir
hésité à engager une offensive terrestre.
Quant aux médias de gauche, qui continuent à avoir une certaine
audience, ils ont largement dépassé leurs homologues de droite dans la
campagne contre Gaza. Non seulement ils n’abordaient pas les questions
qui apporteraient un éclairage sur les vraies raisons de la guerre, mais
ils occultaient complètement l’ampleur du génocide en cours à Gaza.
Certains ont même vu dans cette guerre l’occasion de "blanchir leurs
pattes" auprès de la population, vu leur passé humaniste vis-à-vis des
Palestiniens. Parmi eux, Yonit Levy, journaliste sur la 2e chaîne
israélienne, qui, en 2008, avait pleuré en direct lors de la diffusion
d’images d’enfants déchiquetés, a montré cette fois-ci un zèle inégalé
dans la justification des massacres commis par le Tsahal. Elle est allée
jusqu’à se faire filmer, joyeuse, devant les batteries qui pilonnaient
l’Est de Gaza.
Nous devons néanmoins être justes envers les quelques rares écrivains
israéliens post-sionistes, qui ont bravé les courants dominants pour
mettre en lumière les mensonges d’état et dénoncer les discours à double
standard. Parmi eux, Gideon Levy, écrivain et journaliste du Haaretz,
qui a subi une attaque sauvage le qualifiant de traitre, et vit sous le
coup de menace de mort de la part des extrémistes.
* Saleh al-Naami est un réfugié palestinien qui vit
dans le camp d’al-Maghazi dans le centre de la Cisjordanie. Il est
titulaire d’une maîtrise en études politiques à l’Université de
Jérusalem, et il prépare actuellement un doctorat. Son site : http://www.naamy.net/
LE WERWOLF
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http://www.raya.com/news/pages/9d9b...
Traduction de l’arabe : Info-Palestine.eu - M.B
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