Le président turc élu serre la main d’un chargé d’affaires en dépit de critiques acerbes de Jérusalem, notamment sur la guerre à Gaza
Recep Tayyip Erdogan, le président élu de Turquie, a serré la main
samedi d’un agent diplomatique israélien pour la première fois en six
ans, rapporte la Dixième chaîne.
Erdogan, qui a remporté la présidence le 10 août après avoir servi comme
Premier ministre pendant les 11 années précédentes, a rencontré Yossef
Lévi Sfari, le chargé d’affaires de l’ambassade d’Israël à Ankara, et
lui a serré la main lors d’une réception avec des diplomates à
l’occasion du Jour de la Victoire de la Turquie – célébrant
l’Indépendance de la nation.
Erdogan, cherchant à renforcer son nouveau
poste, largement symbolique, évite tout contact direct avec les
responsables israéliens depuis l’opération Plomb durci de 2008 à Gaza.
La réunion de samedi avec Levi Sfari a été largement couverte par la
presse locale.
Les tensions diplomatiques entre les pays se sont détériorées après l’incident du Mavi Marmara
en 2010, lorsque des commandos israéliens ont pris d’assaut le navire
turc, la plus grande flottille envoyée par le groupe islamiste IHH. Les
soldats ont été attaqués par les personnes à bord, et plusieurs soldats
ont été blessés. Neuf Turcs sont morts dans le raid et un autre a
succombé à l’hôpital cette année, après quatre ans de coma. L’assaut sur
le navire a suscité une condamnation générale et provoqué une crise
diplomatique majeure entre la Turquie et Israël.
Si les relations entre les deux pays
semblaient se réchauffer jusqu’à il y a quelques mois, suite à des
excuses israéliennes officielles et un accord de règlement de
réparations aux victimes du Marmara, les liens se sont encore sévèrement dégradés après l’escalade à Gaza.
Au cours de l’opération Bordure protectrice,
le président turc a déclaré que les actions d’Israël à Gaza étaient
pires que celles d’Adolf Hitler envers les Juifs, et qu’Israël, qu’il a
accusé de commettre un génocide, « se noierait dans le sang ».
Erdogan a également cherché à positionner la
Turquie comme médiatrice centrale dans le conflit avec le Qatar. Israël a
rejeté à plusieurs reprises ces deux nations comme médiatrices, voyant
l’Egypte et les Etats-Unis comme seules parties crédibles.
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