Le procès du trio néo-nazi, accusé d’avoir commis dix meurtres et deux attentats, est actuellement en cours
Le gouvernement allemand a approuvé mercredi un projet de loi destiné à
réprimer plus durement les crimes racistes, en plein procès de l’unique
survivante d’un trio néo-nazi accusé d’avoir commis dix meurtres et deux
attentats.
« Nous avons le devoir de faire en sorte que de telles choses ne se
reproduisent jamais », a déclaré dans un communiqué le ministre de la
Justice Heiko Maas, dans une allusion à l’impunité qui a longtemps
entouré les agissements de ce groupuscule baptisé Clandestinité
nationale-socialiste (NSU).
La découverte par hasard, en novembre 2011, de cette « cellule
terroriste » accusée d’avoir tué dix personnes en sept ans,
principalement des commerçants d’origine turque, avait « choqué et
consterné » l’Allemagne, a rappelé le porte-parole du gouvernement,
Steffen Seibert.
Le Conseil des ministres a adopté les
propositions d’une commission parlementaire chargée d’éclairer les ratés
de l’enquête sur la NSU. Toutes visent à une meilleure prise en compte
des motifs « racistes, xénophobes ou déshumanisants, de quelque manière
que ce soit » dans les investigations et les sentences criminelles.
Le texte, qui doit encore être approuvé par le
Parlement, enjoint aux autorités de poursuite de prendre en compte
« dès le départ » le caractère raciste de certains crimes, et accorde au
parquet fédéral le droit de reprendre la main sur une enquête lorsqu’il
soupçonne un mobile extrémiste.
La commission d’enquête parlementaire sur la
NSU avait rendu en août 2013 un rapport accablant de 1 000 pages
pointant les insuffisances policières qui avaient permis au trio de
commettre dix meurtres, deux attentats à la bombe et plusieurs braquages
de banque sans être inquiété, entre 2000 et 2007.
Le rapport déplorait notamment le manque de
coordination entre les autorités des différentes régions concernées et
l’hypothèse, longtemps privilégiée malgré le manque d’éléments tangibles
en ce sens, de règlements de compte dans la communauté turque.
Après le suicide en novembre 2011 de ses deux
compagnons, Beate Zschäpe, unique survivante du trio, est jugée depuis
mai 2013 à Munich (sud) pour complicité de meurtres, en compagnie de
quatre personnes accusées de l’avoir aidée pendant ses treize ans de vie
clandestine.
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