Le monde aujourd’hui vit une série de crises cycliques qui se superposent.
La plus sérieuse est la crise technologique qui se combine avec des
changements dans le domaine du développement économique. On est à une
période ou l’économie change de structure. La structure économique qui a
produit la croissance économique de ces 30 dernières années s’est
épuisée. Nous devons passer à un nouveau système technologique. Ce type
de transition s’est malheureusement toujours fait par la guerre. Ça a
été le cas dans les années 30 ou la Grande dépression a provoqué une
course aux armements et conduit à la Seconde Guerre mondiale.
Cela a été le cas pendant la Guerre froide ou la course aux armements
spatiaux a engendré les technologies d’information et de communication
complexes, qui servent de base à la structure de l’économie mondiale
depuis 30 ans. Aujourd’hui nous sommes confrontés à une crise
similaire : le monde évolue vers un nouveau système technologique. Le
nouveau système est de nature humanitaire et on pourra peut-être éviter
la guerre parce que les principaux facteurs de croissance dans ce
domaine sont les technologies humanitaires. Elles incluent la santé et
les industries pharmaceutiques basées sur les biotechnologies. Elles
incluent aussi les technologies de la communication basées sur les
nanotechnologies qui font actuellement une percée spectaculaire et elles
incluent les technologies cognitives qui modifient la quantité des
connaissances accessibles.
Si comme le Président Poutine l’a constamment suggéré, nous mettions
en place un programme de développement mutuel, une zone de développement
général avec un régime commercial préférentiel de Lisbonne à
Vladivostok, si nous nous entendions avec Bruxelles pour créer un espace
économique commun, un espace commun de développement, nous pourrions
développer un nombre suffisant de projets d’avenir, de la santé à la
défense spatiale, qui permettraient de réaliser notre potentiel
scientifique et technique et de générer une demande régulière de l’État,
demande qui stimulerait le nouveau système technologique.
Mais les Américains font comme d’habitude : pour maintenir leur
hégémonie sur la planète ils provoquent une autre guerre en Europe ; une
guerre en Europe est toujours bonne pour les américains. Ils ont même
qualifié de bonne guerre la seconde guerre mondiale qui a fait 50
millions de morts en Europe et en Russie. Elle a été bonne pour les
Américains parce qu’elle en a fait les maîtres du monde. La guerre
froide qui s’est soldée par l’effondrement de L’Union soviétique a aussi
été bonne pour eux. Aujourd’hui les États-Unis veulent maintenir leur
hégémonie à nouveau aux dépens de l’Europe. Leur domination est menacée
par la croissance rapide de la Chine. Le monde d’aujourd’hui commence un
nouveau cycle cette fois politique ; ce cycle dure des siècles et se
combine avec des changements dans les institutions mondiales de
régulation économique. Nous sommes en train de passer du cycle américain
d’accumulation capitaliste à un cycle asiatique, ce qui est un nouveau
défi à l’hégémonie américaine. Pour pallier à la menace que fait courir à
leur hégémonie la montée de la Chine et d’autres pays asiatiques, les
américains provoquent une guerre en Europe. Ils veulent affaiblir
l’Europe, briser la Russie et soumettre tout le continent eurasien. Pour
résumer : au lieu de la zone de développement de Lisbonne à Vladivostok
qu’offre le président Poutine , les États-Unis veulent déclencher une
guerre chaotique dans toute l’Europe, déprécier le capital européen,
effacer toutes les dettes qui écrasent les États-Unis, effacer leurs
dettes à la Russie et à l’Europe, soumettre leur espace économique et
prendre le contrôle des ressources du gigantesque territoire eurasien.
Ils croient qu’ils n’ont pas d’autre moyen de maintenir leur hégémonie
mondiale et de supplanter la Chine.
Hélas pour eux, cette stratégie a un siècle de retard ! Elle date de
l’époque de l’Empire britannique ou la géopolitique se résumait à
« diviser pour régner », c’est-à-dire monter les pays les uns contre les
autres, générer des conflits et provoquer une guerre mondiale. Les
Américains malheureusement croient que ces vieilles méthodes vont
résoudre leurs problèmes. La Russie est la dernière victime de cette
politique et l’arme choisie contre elle est l’Ukraine dont le peuple
sert de chair à canon dans cette nouvelle guerre. À vrai dire les
Américains n’ont jamais cessé d’essayer de séparer l’Ukraine de la
Russie. Cette stratégie remonte à l’époque de Bismarck. C’est une
tradition européenne antirusse de vouloir séparer l’Ukraine de la
Russie, de les impliquer dans un conflit pour prendre le contrôle de
tout l’espace eurasien. C’est Bismarck qui en a eu l’idée, elle a été
reprise par le anglais et finalement par le grand politologue
étasunien : Zbigniew bzrezinski qui a souvent dit que la Russie ne
pouvait pas être une superpuissance sans l’Ukraine et que semer la
discorde entre la Russie et l’Ukraine profiterait à l’Amérique et à
l’Occident. Depuis 20 ans les États-Unis nourrissent le nazisme
Ukrainien pour faire du tort à la Russie. Comme vous le savez, ils ont
recueilli ce qui restait des troupes de Bandera après la seconde guerre
mondiale. Ils ont emmené en Amérique des dizaines de milliers de Nazis
ukrainiens et en ont pris grand soin pendant toute la période qui a
suivi la guerre. Ces Nazis ukrainiens sont revenus en masse en Ukraine
après l’effondrement de l’Union soviétique ; leur but est toujours le
même : séparer l’Ukraine de la Russie.
La proposition de partenariat oriental a servi d’appât. Elle est
d’abord venue des Polonais puis les Américains l’ont reprise. Le but de
ce partenariat oriental, dont la Géorgie a été la première victime,
l’Ukraine est la victime actuelle et la Moldavie la prochaine, est de
couper les liens de ces pays avec la Russie.
Comme vous le savez, nous construisons l’Union douanière et un espace
économique commun avec la Biélorussie et le Kazakhstan, que le
Kirghizstan et l’Arménie vont bientôt rejoindre. L’Ukraine a toujours
été notre partenaire. L’Ukraine est toujours dans le processus de
ratification de cet accord avec la Russie et personne en Ukraine ne l’a
encore annulé. L’Ukraine est importante pour nous car elle fait partie
de notre espace économique depuis des siècles. Notre complexe
scientifique et industriel a été conçu comme un tout par conséquent la
participation de l’Ukraine à l’intégration eurasienne est aussi
naturelle que vitale. Le partenariat oriental a été inventé pour
empêcher l’Ukraine de participer au projet d’intégration eurasienne. Le
but du partenariat oriental est de faire signer à l’Ukraine un accord
d’association avec l’Union européenne.
En quoi consiste cet accord que Porochenko a signé avec les dirigeants européens ?
Cela fait de l’Ukraine une colonie ! En signant cet accord, l’Ukraine
perd sa souveraineté ! Elle transfère le contrôle de son commerce de
ses douanes, de sa régulation technique et financière et de ses marchés
publics à Bruxelles. L’Ukraine cesse d’être un état souverain
économiquement et politiquement. Il est clairement stipulé dans
l’accord d’association que l’Ukraine est un partenaire de second rang de
l’Union européenne. L’Ukraine doit suivre la politique de Défense et la
politique étrangère de l’Union européenne. L’Ukraine est obligée de
participer à la résolution de conflits régionaux sous l’égide de l’Union
européenne. Porochenko fait de l’Ukraine une colonie de l’Union
européenne et conduit l’Ukraine dans une guerre contre la Russie, guerre
dans laquelle son peuple sert de chair à canon, dans le but ultime de
mettre l’Europe à feu et à sang.
Grâce à l’accord d’association, l’Union européenne pourra imposer sa
volonté à l’Ukraine dans le règlement des conflits régionaux : ce qui se
passe dans le Donbass est un conflit régional armé !
Le but des États-Unis est d’y faire autant de victimes que possible.
La junte des nazis ukrainiens n’est que leur instrument. Ils commettent
des atrocités et des crimes épouvantables, bombardent des villes, tuent
des civils, des femmes et des enfants et les forcent à s’enfuir dans le
seul but de provoquer la Russie et d’attirer toute l’Europe dans la
guerre. C’est la mission de Porochenko. C’est la raison pour laquelle
Porochenko rejette toutes les propositions de négociation et bloque tous
les traités de paix. Il interprète toutes les propositions de
Washington sur la désescalade comme un ordre d’escalade. Tous les
pourparlers de paix au plan international se sont soldés par un nouveau
cycle de violence.
Il faut savoir que nous affaire à un État nazi qui a décidé d’entrer
en guerre avec la Russie et a déclaré une mobilisation générale. Toute
la population mâle de 18 à 55 ans est sous les armes. Ceux qui refusent
de se battre écoperont de 15 ans de prison. Ce régime nazi transforme
toute la population Ukrainienne en criminels.
Nous avons calculé que l’Union Européenne allait perdre mille
milliards d’euros à cause des sanctions imposées à la Russie par les
Américains. C’est énorme. Les Européens commencent déjà à sentir les
pertes. Il y a déjà une baisse des ventes de marchandises à la Russie.
L’Allemagne perd environ 200 milliards d’euros. Nos amis des pays
Baltes, les plus fanatiques adeptes des sanctions vont subir les plus
grosses pertes. L’Estonie va perdre plus que son PIB total et la
Lettonie environ la moitié de son PIB, mais cela ne les arrête pas. Les
politiciens européens suivent les Américains sans se poser de questions.
Ils font du tort à leurs propres pays en soutenant le Nazisme et la
guerre.
J’ai déjà dit que la Russie et l’Ukraine sont les victimes d’une
guerre qui est fomentée par les Américains ; mais l’Europe est aussi une
victime parce que la guerre a pour but de déstabiliser l’Europe et de
détruire son niveau de vie. Les Américains espèrent continuer à
ponctionner le capital et les cerveaux européens, c’est pourquoi ils
veulent enflammer toute l’Europe. C’est très étrange que les leaders
Européens suivent les États Unis.
Parlons maintenant des pressions de l’Otan et de la vieille
Europe. Les États Unis exercent de fortes pressions sur les pays de
l’Otan. La banque française a souffert. La Russie espère-t-elle que
l’Europe Occidentale va résister à la pression et mener une politique
indépendante ?
Il ne faut pas se contenter de l’espérer, nous devons travailler
avec les dirigeants européens de la nouvelle génération qui ne sont pas
soumis au diktat étatsunien. Le fait est qu’une élite politique
antisoviétique s’est constituée pendant les années de guerre froide qui
sont suivi la guerre en Europe. Elle est ensuite devenue antirusse. En
dépit de l’accroissement exponentiel des liens et des intérêts
économiques mutuels entre l’Europe et la Russie, cette russophobie issue
de l’antisoviétisme continue à polluer l’esprit de nombreux politiciens
européens. Il faudrait qu’une nouvelle génération de politiciens
européens pragmatiques et plus conscients des intérêts de leurs pays
arrive au pouvoir.
Ce que nous voyons aujourd’hui, ce sont des politiciens qui prennent
des décisions contraires à leurs intérêts nationaux. C’est largement dû
au fait que l’Allemagne qui est le moteur de la croissance européenne
est encore un pays occupé. L’armée étatsunienne est toujours stationnée
en Allemagne et tous les Chanceliers allemands font allégeance aux
Américains et promette de suivre leur politique.
Cette génération de politiciens européens n’a pas réussi à se libérer
du joug de l’occupation Étatsunienne. Bien que l’Union Soviétique
n’existe plus, ils continuent d’obéir servilement à Washington qui se
sert de l’Otan pour mettre toujours plus de territoires sous son
contrôle.
Bien que l’Union Européenne soit déjà « allergique » aux nouveaux
pays membres de l’Est de l’Europe et qu’elle soit au bord de
l’implosion, cela ne l’empêche pas de continuer son expansion agressive
dans le territoire post-soviétique. Il faut espérer que la nouvelle
génération sera plus pragmatique Les dernières élections du Parlement
Européen ont montré que tous les citoyens européens ne sont pas dupes de
la cynique propagande pro-américaine et antirusse, ni du flot continu
de mensonges qui sont déversés sur la tête des malheureux européens.
Les partis traditionnels européens ont perdu les dernières élections
européennes. Il faut dire la vérité encore et encore pour faire bouger
les lignes, parce que ce qui se passe en Ukraine c’est la renaissance du
nazisme. La seconde guerre mondiale a appris à l’Europe à reconnaitre
les signes de la renaissance du nazisme. Il faut raviver cette mémoire
historique pour que les Européens se rendent compte que les nazis
ukrainiens qui sont au pouvoir à Kiev, sont les successeurs de Bandera,
de Shukevych et d’autres collaborateurs nazis. L’idéologie des autorités
ukrainiennes actuelles s’enracinent dans l’idéologie des complices
d’Hitler qui ont des Juifs à Babi Yar, brûlé des Ukraniens et des
Biélorusses à Khatyn, et assassiné tout le monde sans distinction de
race.
Ce nazisme renaît aujourd’hui. Les Européens doivent comprendre que
leur vie est en jeu dans cette terrible confrontation. J’espère qu’à
force de dire la vérité avec constance et de la diffuser le plus
largement possible, nous parviendrons à éloigner la menace de guerre de
l’Europe.
Le plus important est de nous libérer des dépendances qui nous
emprisonnent. Malheureusement le système financier Russe est aujourd’hui
très dépendant du capital étranger, pas étranger sur le fond, mais dans
la forme. Comme notre économie est ouverte, nous nous sommes reposés au
départ sur des capitaux étrangers et nos investisseurs ont fini par
partir à l’étranger.
Nous avons pratiquement 100 milliards de dollars de perte d’impôts
par an à cause des paradis fiscaux. Seulement une petite partie de
l’argent qui sort de Russie soi-disant pour s’investir à l’étranger
revient dans le pays. Nous devons créer notre propre système financier
et monétaire pour pouvoir nous reposer sur nos propres forces et
disposer des ressources nécessaires à la croissance de notre économie.
Nous devons interrompre la fuite des capitaux et renforcer le
contrôle bancaire et monétaire pour mettre fin aux dommages causés à
l’économie par les paradis fiscaux.
Nous devons restaurer nos capacités de planning stratégique et de
projection sur le long terme et surtout promouvoir un nouveau système
technologique. Il faut prendre des mesures spécifiques pour stimuler
l’innovation et les investissements dans la nouvelle structure
économique. Le plus important est de créer le mécanisme financier de
croissance économique dont j’ai parlé plus haut.
Nos hommes d’affaires pourraient lever des emprunts à long terme à
des taux abordables en utilisant nos ressources nationales au lieu
d’aller chercher de l’argent à l’étranger en hypothéquant leurs biens.
Les banques étrangères révisent les conditions des prêts et à chaque
étape de la crise la menace de confiscation des avoirs russes par des
créditeurs étrangers augmente.
Afin d’éviter cela, nous devons bâtir une politique monétaire macro-économique souveraine
Sergeï Glaziev
Traduit par Dominique Muselet et remis sous forme d’article par Caroline Porteu pour vineyardsaker.fr
Source :
The Vineyard Of the Saker.fr :: Lien
Faites circuler !
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire