J’étais tranquillement assis hier matin à la terrasse de mon bistrot
préféré, sirotant mon café matinal et j’observais deux femmes prenant
leur café crème – ce n’est pas de la crème mais du lait – après y avoir
ajouté un sachet d’aspartame. Ces deux femmes ne pouvaient visiblement
pas cacher leur surpoids frisant la limite pathologique. Elles devaient
certainement utiliser du faux sucre pour ne pas aggraver leur cas. Plus
simplement, elles voulaient sans doute se donner bonne conscience en
suivant l’avis de leur médecin nutritionniste qui leur avait très
probablement préconisé l’usage systématique d’une de ces molécules
artificielles dites « sucres de synthèse zéro calories ». Le problème
est que les boissons « zéro calories » sont devenues une mode car il n’y
a pas que le café… Il y a aussi des confiseries basses calories ! On a
reculé les limites du surréalisme alimentaire.
Pourtant, depuis l’arrivée sur le marché de l’aspartame en 1965,
suivi du cyclamate en 1970, de la saccharine, finalement autorisée à la
fin des années 70, alors que ce produit était connu depuis 1950, un
point final a été mis à la controverse sur ses propriétés cancérigènes.
Le sucralose est apparu en 1998. Ce dérivé chloré du sucre ou
saccharose, et d’autres agents sucrants cryptiques ont suivi sans que
l’épidémie d’obésité ne cesse de progresser.
Rien de tout ça bien au contraire. Mis à part le stévioside qui a
fait ses preuves au Japon depuis des dizaines d’années – difficile de
rencontrer des obèses dans ce pays à part les sumotoris – et qui est un
produit naturel, tous ces produits de synthèse aux propriétés «
sucrantes » posent donc problème. On sait que le message « sucre »
envoyé au cerveau se répercute au niveau du pancréas qui excrète alors
de l’insuline à titre préventif. Comme l’organisme a réagi à un leurre
on comprend dès lors qu’il était impératif d’étudier dans le détail ce
qui se passe au niveau du système digestif supposé recevoir du sucre,
ainsi qu’au niveau des bactéries intestinales qui ont peut-être aussi un
rôle à jouer dans cette affaire de dupes.
Effets négatifs des sucres de synthèse
C’est
justement sur ce dernier point qu’une équipe de biologistes du Weizmann
Institute a focalisé ses travaux puisque depuis toutes ces années,
l’usage de « sucres artificiels » n’a eu aucun résultat positif sur la
progression de l’obésité. Ce qu’ont découvert deux étudiants en thèse au
Weizmann sous la direction du Professeur Eran Segal est pour le moins
terrifiant et inattendu. Les succédanés du sucre auraient tendance à
favoriser l’intolérance au sucre, donc le syndrome métabolique
(l’obésité) et par voie de conséquence le diabète de type 2 mais pas
comme on le suspectait en modifiant la réponse du pancréas au « signal
sucre » transmis au cerveau, en agissant au contraire sur la flore
intestinale, une perturbation résultant en une intolérance au glucose.
Toute hypothèse devant être naturellement vérifiée, après avoir
justement vérifié que des souris, quelle que soit leur lignée,
devenaient intolérantes au glucose après avoir ingéré des agents
sucrants à des doses équivalentes à celles préconisées pour
l’alimentation humaine, ils ont traité ces mêmes souris avec des
antibiotiques pour détruire en grande partie leur flore bactérienne
intestinale. Comme ils s’y attendaient un peu, ils constatèrent que
l’intolérance au glucose, c’est-à-dire une glycémie élevée,
disparaissait très rapidement. Comme on sait que tous ces produits ne
sont pas absorbés par l’intestin et ne se retrouvent donc pas dans le
sang, ils ont ainsi tout le temps de baigner la flore bactérienne
intestinale au cours de la digestion. Un effet sur cette flore était
donc fortement suspecté. Pour apporter une preuve supplémentaire, des
souris élevées stérilement ne répondaient pas négativement aux agents
sucrants mais si on leur inoculait les bactéries intestinales d’autres
souris alors elles développaient immédiatement une intolérance au
glucose. C’était un peu comme si ces bactéries transmettaient
l’intolérance provoquée par les agents sucrants.
La dernière étape fut donc d’étudier cette flore et les modifications
induites par les agents sucrants qui se révélèrent très profondes en
favorisant certaines bactéries connues pour induire l’obésité tant chez
la souris que chez l’homme. Comment dès lors transposer ces résultants
alarmants aux humains ? D’abord il existe une banque de données très
vaste qui passe en revue les connexions entre la flore bactérienne et la nutrition.
Il y est répertorié un grand nombre de rapprochements entre nutrition
et nature de la flore bactérienne intestinale. N’ayant pas froid aux
yeux, ces deux étudiants ont voulu apporter des éléments de preuve
supplémentaires en demandant à une dizaine de volontaires de se plier à
une expérience toute simple. Ces personnes n’utilisaient jamais d’agents
sucrants et leur tolérance au glucose, leur glycémie, fut vérifiée. Ils
leur demandèrent alors de se soumettre à la consommation d’agents
sucrants, pendant une semaine par exemple, avec leur café ou leur thé ou
encore en buvant des boissons pétillantes de couleur brune bien connue
affichant zéro calories sans aucunement changer leurs habitudes
alimentaires. Le résultat fut évident : la majorité de ces volontaires
bénévoles ont montré une intolérance au glucose à deux ou trois
exceptions près. En analysant leur flore intestinale à l’aide du
séquençage des ARN ribosomaux, ceux qui étaient restés indemnes,
c’est-à-dire qui n’avaient pas développé d’intolérance au glucose,
avaient une flore différente de celle des autres sujets. D’après les
directeurs de thèse de ces étudiants, les Docteurs Segal et Elinav,
certaines bactéries de l’intestin sécrètent au contact des agents
sucrants des substances présentant des propriétés inflammatoires
entraînant une modification de la capacité de l’organisme à assimiler le
glucose.
L’usage d’agents sucrants provoque donc les désordres métaboliques
contre lesquels ils ont paradoxalement été destinés, que ce soit la
perte de poids, un palliatif au traitement du diabète de type 2 ou
d’autres situations métaboliques comme l’hypoglycémie résultant d’un
excès d’insuline lors de l’ingestion de glucose. On se trouve donc
devant un phénomène de société extrêmement préoccupant puisqu’on
retrouve des agents sucrants dans plus de 1500 produits alimentaires et,
de plus, ces agents sucrants sont en vente libre dans n’importe quel
drugstore ou supermarché. Personne ne vous empêche de préparer à la
maison des sorbets à la saccharine ou des tartes sucrées avec de
l’aspartame pour réduire la quantité de sucre contenue dans les abricots
! Mais si vous développez un embonpoint peu esthétique ne vous en
prenez qu’à vous-même…
Source : The Weizmann Institute
LE WERWOLF
Jacques Henry :: Lien
Repéré par : Le Vieux Loup
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