Si vous avez regardé l'interview de retour de Nicolas Sarkozy par
Laurent Delahousse, ce dimanche 21 septembre sur France 2, vous avez
peut-être tiqué sur une étrange expression employée à deux reprises par
l'ancien président de la République envers le journaliste de la chaîne
publique, les «deux neurones»:
«Est-ce que vous me prêtez deux neurones dans ma tête? Vous croyez que je peux, après toute l'expérience qui est la mienne, dire "Ah bah les autres sont très mauvais et puis moi je suis formidable"?»
«Est-ce que vous croyez que si j'avais quelque chose à me reprocher au fond de moi, je viendrais m'exposer dans un retour à la politique comme aujourd'hui? Admettez même que vous ne me croyez pas, est-ce que vous me prêtez deux neurones d'intelligence?»
Un véritable «gimmick», selon
le Lab d'Europe 1 (à qui nous empruntons la retranscription des propos
ex-présidentiels), mais en tout cas une expression typiquement
sarkozyenne, puisqu'il l'aurait déjà employée en 2010 –ou, du moins, on
la lui avait attribuée à l'époque. Le Canard enchaîné racontait en effet, dans son édition du 27 janvier 2010, qu'il aurait expliqué en privé ne pas attribuer «deux neurones»
à la commissaire européenne sortante à la Concurrence, Neelie Kroes,
qui avait critiqué les mesures prises par la France concernant son
industrie automobile et spécialement Renault, dont l'État détient un peu
plus de 15% du capital:
«Je n’avais jamais entendu quelque chose d’aussi stupide, cette Mme Kroes ne doit pas avoir plus de deux neurones. Parce qu’elle nous attaque au sujet de l’intervention de l’Etat chez Renault. Alors que c’est quand même le rôle de l’actionnaire de donner son avis sur la stratégie de la société dont il est actionnaire. S’il y avait une sanction de la bêtise, cette dame, elle risquerait gros.»
Si le propos avait été tenu (s'il avait été vraiment tenu) off the record,
il avait en tout cas suscité une réponse officielle de Neelie Kroes,
dans une interview au journal économique allemand Handelsblatt:
«Dans ce cas, j'en ai toujours deux fois plus que lui. Les chefs d'Etat peuvent parfois se montrer très créatifs quand il s'agit de faire des bons mots.»
L'entourage de Nicolas Sarkozy avait lui démenti ces propos auprès de l'agence Reuters:
«A l'Elysée, on ne fait pas de commentaire et on dément les propos prêtés au président de la République par Le Canard enchaîné.»
LE WERWOLF
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Repéré par : Le Vieux Loup
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