Quelque 113 millions de faux
médicaments ont été saisis lors d'une opération douanière menée de fin
mai à début juin dans 14 pays africains, a annoncé lundi l'Organisation
mondiale des douanes (OMD).
Baptisée «Biyela 2» («encerclement» en zoulou), l'opération a été
conduite par les administrations douanières des pays concernées dans les
principaux ports maritimes d'Afrique de l'est, de l'ouest et du sud.
En dix jours, 113 millions de produits pharmaceutiques illicites et
potentiellement dangereux ont été interceptés par les douaniers,
principalement au Bénin, en Tanzanie et en République démocratique du
Congo. «La plupart des cargaisons provenaient de Chine et d'Inde», selon
l'OMD.
Plus de la moitié des médicaments saisis relève de traitements de
première nécessité (antalgiques, anti-inflammatoires, antibiotiques).
Une autre part importante concerne néanmoins des traitements de fond,
tels que les anti-tuberculeux (17%).
Pour la première fois, un trafic significatif de produits vétérinaires
illicites a été détecté: plus d'un million d'injectables au Bénin, plus
d'un million de comprimés et d'ampoules au Mozambique, et plus de 100
000 injectables au Togo.
Élargissement du catalogue de produits illicites, imitations de
meilleure «qualité», techniques de fraude toujours plus élaborées:
autant d'indices qui soulignent la «progression continuelle» du trafic
de faux médicaments, note l'OMD.
«Le nombre d'interceptions réalisées durant cette opération démontrent
une fois encore l'ampleur du fléau des produits pharmaceutiques
illicites et contrefaisants en Afrique. La réponse tient en un mot : une
coopération renforcée», a commenté le secrétaire général de l'OMD,
Kunio Mikuriya.
Après «Vice Grips 2» en 2012 puis «Biyela» l'an dernier, «Biyela 2» est
la troisième opération d'envergure menée en Afrique par l'OMD, en
partenariat avec l'Institut de recherche d'anti-contrefaçon de
médicaments (Iracm), basé à Paris.
Au total, près de 756 millions de produits pharmaceutiques illicites
et/ou contrefaits, d'une valeur estimée à plus de 370 millions de
dollars, ont été interceptés, souligne l'OMD.
«Nous avons à faire à des voyous, des mafieux, des trafiquants sans
scrupules. Il est impératif que l'ensemble des autorités nationales et
internationales en prennent enfin conscience et se mobilisent pour
protéger la vie des patients», a demandé Bernard Leroy, directeur de
l'Iracm.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire