jeudi 11 septembre 2014

Un proche à l'hôpital ? Ne les laissez pas l'affamer





Saviez-vous qu’en France, un repas à l’hôpital coûte environ 2 € ? Moi qui suis au marché chaque semaine et qui me considère comme une ménagère économe, je me demande bien comment l’on peut préparer un bon repas équilibré pour 2 €. Moi, je n’y arrive pas, mais la restauration de collectivité y arrive, elle. Il n'y a pas qu'en France, que l'on mégotte sur la nourriture des patients. c'est à peu près la même chose en Belgique ou au Québec. Ils sont forts tous ces gens qui savent préparer de la bonne nourriture, censée aider les malades à retrouver des forces - et leur apporter vitamines et sels minéraux - pour une somme aussi modique !

Ça vous tente de manger ça ?


C’est vrai qu’à première vue, un plateau repas à l’hôpital, ça n’est pas très attirant. Ça ressemble au mieux à un plateau repas dans un avion (en classe éco). Ce sont souvent des viandes ou des poissons plats et indéterminés accompagnés de légumes mous et d’une sauce à l’eau colorée. Tout est gris. On sait pourquoi : les contraintes sanitaires étant plus élevées dans les hôpitaux que dans les cantines, tout a été lavé et relavé, cuit et recuit... Et pour être claire, il n'y a plus aucun nutriment dans ces repas-là.

Contrôles en baisse, sanctions insuffisantes


En février dernier, un rapport de la Cour des comptes a dénoncé « des anomalies graves » dans la mission de sécurité sanitaire des aliments, conduite par le Ministère de l’Agriculture. La restauration collective, qui fournit les hôpitaux est en ligne de mire car c'est elle qui se fournit en aliments « discount ». Viandes avariées, traçabilité incertaine, fromages fondus additionnés d’excréments de souris, voilà ce que les contrôles dénoncent le plus souvent. Hélas, avec seulement 43 agents dans toute la France, pour contrôler plus de 110 000 établissements de restauration collective, type hôpitaux ou cantines scolaire, les fraudes sont extrêmement nombreuses, et, proportionnellement, peu sanctionnées. Mais le pire est ailleurs car même sans viande avariée, sans fraude organisée, la nourriture dans les hôpitaux reste vide et donc, nocive.

Les industriels poussent à l’opacité


Le manque de transparence au niveau de l’origine des produits, irrite énormément la Cour des comptes. Le plus inquiétant, c’est que tout le monde crie au scandale sanitaire. Deborah Infante, administratrice au Syndicat national des inspecteurs en sécurité publique vétérinaire (SNISPV), tire le signal d’alarme depuis plusieurs années déjà. Les syndicats du ministère de l’Agriculture sont également très alarmistes. Dans une note intersyndicale de 2012, ils estimaient que la survenue d’un accident sanitaire majeur n’était « plus qu’une question de temps ».

La clémentine remplacée par une perf’


En France, depuis quatre ans, dans le cadre du redressement des comptes de l’AP-HP (Assistance Publiques – Hôpitaux de Paris), les professionnels du monde hospitalier notent une dégradation de l’affectation financière destinée aux repas. Le prix des denrées a augmenté de près de 15% ces dernières années, alors il faut faire des coupes franches et supprimer certains aliments trop coûteux. La diversité, elle aussi, a bien diminué dans les plateaux repas à l’hôpital.

Plus de yaourts, plus de fromage - ce qui n'est pas un mal - mais, en France, on évite aussi tous les aliments crus et notamment les fruits crus que beaucoup de patients digèrent mal. S’il n’y a pas de fruit et que vous manquez de vitamine C, on vous fera une petite piqûre. En 2001, 25% des patients de l'AP-HP étaient insatisfaits du choix de leur repas. Ils étaient 52% en 2009 !

Quant au bio dans les hôpitaux, n'en parlons pas. Les expériences - bien que réussies - n'ont absolument pas fait tache d'huile. Thierry Chevalier, responsable de la cuisine centrale du CHU de Reims (9500 repas/jour), l’a fait. Il a témoigné de son expérience - déjà vieille de deux ans - d’introduction de produits bio et locaux (1 élément bio par jour minimum : yaourt, fruit, poulet ou légume) dans les plateaux repas de son hôpital. Il a souligné l’importance de travailler avec les organismes agricoles pour la réussite de son projet. Et ça marche ! Mais personne ne l'a suivi.

L’hosto, ce n’est pas le restau !


Quant au goût, il n'entre en compte qu'à hauteur de 25% dans les critères de choix d'un produit, selon l'Union des ingénieurs hospitaliers en restauration (Udihr), contre 50% pour le prix. Ce qu’on vous propose donc à l’hôpital, ça n’est pas bon et en plus, ça n’a pas de goût. Pourtant, mettez-vous ne serait-ce qu'à la place d'un malade hospitalisé : il peut être dans un état de stress, il doit suivre un régime alimentaire spécifique du jour au lendemain, il lui faut manger dans son lit (est-ce naturel ?), prendre un traitement médicamenteux qui peut changer la perception du goût... Voilà des éléments qui devraient être pris en compte.

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Repéré par : Le Vieux Loup

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